Free our last 6 dolphins in Belgium.

Massacre à Taiji : saison 2013-2014

Taiji-Dolphin-Hunt

Le Jour du Dauphin Japonais

お願いです。もうこれ以上イルカを殺さないでください。

Chaque année, de septembre à mars, des dauphins sont poursuivis au large puis rabattus vers la côte à l’aide d’un mur de son créé par une trentaine de pêcheurs qui frappent sur des tiges de métal plongées dans l’eau. Terrifiés, assourdis, les cétacés sont regroupés dans les eaux peu profondes d’une petite baie que l’on referme derrière eux. La Baie de la Honte. La baie de Taiji.

Le chiffre souvent cité de 20.000 dauphins tués couvre en fait l’ensemble du territoire japonais. Cela concerne les provinces de Chiba, Hokkaido, Iwate, Miyagi, Okinawa, Shizuoka (Futo) et Wakayama (Taiji). Il s’agit du nombre de cétacés que l’on peut tuer, mais il y en a de moins en moins d’année en année, puisqu’on a trop tué ! Futo a donc mis en suspens les exportations pour les delphinariums  massacre, mais dispose toujours d’autorisations pour massacrer.

 

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Au terme d’une nuit de terreur et d’appels désespérés, les dauphins font l’objet d’un premier examen. On mesure, on estime, on choisit les sub-adultes en bonne santé à la peau claire sans cicatrice.

Les dauphins élus sont entourés de plongeurs qui les extraient de l’eau sans ménagement. Certains se noient dans les filets en tentant de résister, d’autres se laissent mourir ou se jettent contre les parois rocheuses, d’autres sont traînés par la caudale jusqu’à ce qu’ils n’aient plus de souffle.

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Les plus « chanceux », enfin, sont amenés à la Dolphin Base, une annexe flottante du Taiji Whale Museum.
Ces enclos de planches, de filets et de tonneaux ne sont que la première étape de leur vie de captifs. Après avoir reçu une dose massive de calmants, les dauphins y subissent une période de « désensibilisation » et de dressage intensif, moment critique où l’animal n’a que deux options : soit il apprend à obéir aveuglément et à manger des cadavres de poissons, soit il crève de faim, d’épuisement et de désespoir.

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Seuls les costauds s’en sortent. D’autres ne passent pas le test. Misty en 2010, petite delphine terrifiée dans une cuve minuscule, totalement seule, serrant dans son rostre un petite bouée jaune face aux parois de son bassin, nous montre ce qu’il advient des faibles et des malades…

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Non loin, au même moment, les pêcheurs achèvent le travail.
Quelques dizaines de cétacés sont relâchés, mais dans conditions telles que ces libérations s’achèvent souvent par des échouages ou des noyades.

En novembre 2012, lors de la capture d’un petit pod de 8 dauphins de Risso, deux enfants, dont l’un non encore sevré, ont été rejetés dans les eaux noires pour y mourir de terreur et de faim. Leur mère et 3 membres de leur famille venaient d’être assassinés, tandis que les 3 derniers membres du pod étaient amenés à la Dolphin Base.

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Les cétacés restés dans les filets sont destinés à l’abattoir. Il s’agit surtout des globicéphales ou de dauphins du Pacifique à flancs blancs, qui ne valent pas grand-chose sur le marché du delphinarium, car trop peu résistants à la vie en bassin. Beaucoup de cétacés sont massacrés dès la capture. Mais afin d’échapper au regard des observateurs, les bouchers opèrent désormais à l’ombre de tentes en plastique bleu, La méthode actuelle est habile, car elle limite les écoulements de sang et ne rend plus la mer toute rouge.

Les dauphins vivants sont fermement maintenus. On leur enfonce une longue tige en métal à l’arrière de la tête, à l’endroit supposé de leur tronc cérébral. La plaie est ensuite refermée avec un morceau de bois pour éviter que le sang ne se répande et que l’eau ne se colore en rouge. Un petit bouchon attaché au « tournevis » permet de récupérer l’outil s’il venait à se détacher.

Ce n’est qu’au bout d’une dizaine de minutes d’une agonie atroce que la victime finit enfin par expirer. 10 longues minutes de souffrance absolue. Selon le Dr. Butterworth , loin de mener à une mort rapide, cette méthode provoque une hémorragie  importante, associée à une paralysie. L’agonie s’accompagne de suffocations et de tremblements, jusqu’à ce que la perte de sang finisse par venir à bout de la victime.  Aucun abattoir dans un pays civilisé ne serait autorisé à infliger une tel traitement au bétail, si ce n’est peut-être les abattoirs industriels de type kasher ou halal, où l’égorgement sans étourdissement crée une situation assez similaire.

La chair de ces dauphins sera vendue aux supermarchés, aux restaurants, aux cantines scolaires ou à la boutique de souvenirs des delphinariums nippons. Elle servira aussi à fabriquer des croquettes pour chiens et des engrais agricoles. La viande de dauphin est pourtant hautement toxique et dangereuse à consommer, du fait que ce mammifère marin, placé au sommet de la chaîne alimentaire, accumule dans son corps une quantité importante de mercure et d’autres polluants, ainsi que des substances radioactives depuis le récent Tsunami. Mais elle se vend aussi de moins en moins bien. Ce qui fait tourner le commerce, ce sont les captures ! Et aussi, sans doute, la volonté délibérée d’en finir avec les dauphins et de laisser les poissons aux seuls pêcheurs. Un raisonnement stupide qui anime également le massacre des otaries aux USA ou celui des phoques en France, alors que la surpêche industrielle – dont le Japon est le champion pour ce qui est du thon ! – est bien évidemment la seule responsable de cette désertification des océans. taiji-mise-mort-sans-effusion-sang

Bientôt, des agents des delphinariums venus du Japon, de Chine, de Singapour, d’Égypte, de Dubaï, des Emirats Arabes, des Philippines, de Thaïlande, du Vietnam, de Turquie, de Tunisie, d’Egypte, de Russie, d’Ukraine, de la République Dominicaine, du Mexique, ou de la Corée du Sud et du Nord, se pressent autour des bassins de dressage. Là encore, un dernier tri s’opère. Les plus beaux sujets valent beaucoup d’argent. Les autres resteront là, en attente, jusqu’à ce qu’ils meurent ou quelqu’un les achète à bas prix.

Sous l’oeil attentif des acquéreurs, les premiers hamacs s’envolent vers le ciel, suspendus à une grue puis jetés dans un camion. Direction : l’aéroport ou la route, vers les delphinariums locaux.
On se partage les billets entre dresseurs et pêcheurs, qui n’ont cessé de collaborer depuis le début de la chasse. Et sans doute le gouvernement touche-t-il son pourcentage…

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Les prises de la saison 2009-2011 révèlent que la Chine reste l’importateur principal avec ses 17 dauphins achetés en 3 ans (2009,  2010, 2011). La République de Corée en a importé 17 et les Philippines 4 durant la même période.  La Thailande a importé 11 dauphins, l’Arabie Saoudite, 4.  L’Ukraine en a acquis 16, l’Egypte 4, la République de Géorgie 7, la Tunisie 5. Ces chiffres n’incluent pas les 9 dauphins importés en janvier 2012 par la Chine et le Vietnam.

En 2012-2013, 1.486 dauphins de 6 espèces différentes  ont été débusqués au large puis rabattus dans la baie de Taiji, Japon. 899 d’entre  eux furent tués de façon abominable. 340 furent rejetés en mer, dont deux jeunes dauphins de Risso non sevrés arrachés à leur mère et totalement incapables de survivre seuls. 247 furent gardés vivants pour les delphinariums dans les enclos de la Dolphin Base (Taiji Whale Museum) et dressés sommairement, en attendant d’être vendus.

Du 1er janvier 2013 au 1er juin 2013, un total estimé de 67 dauphins ont été soit exportés à l’étranger soit déportés vers des delphinariums nationaux. 53 cétacés furent envoyés à 3 pays : la Chine, la Corée du Sud et la Russie. La Chine a acheté 30 dauphins : 15 Tursiops, 7 dauphins à flancs blancs, 2 dauphins de Risso et 4 cétacés d’espèces no déterminées. La Russie a reçu 4 Tursiops et la Corée du Sud au mois 2. Pour ce qui est des transferts à l’intérieur du Japon 27 grands dauphins, 2 dauphins du pacifique à flancs blancs et de 2 dauphins tachetés pantropicaux ont été achetés par des aquariums japonais. Le sort des dauphins non vendus sur le lot des 247 individus capturés reste à ce jour inconnu.

taiji-dauphins-egypteDauphins de Taiji en Egypte (Photo Lincoln O’Barry)

La Chine et le marché intérieur restent donc les principaux clients. Il faut dire que le Japon est sans doute le pays qui compte le plus de delphinariums au kilomètre carré !  Ses bassins sont minuscules et sommairement aménagés, la reproduction en captivité inexistante (sauf pour les orques, plus rares), le taux de survie réduit, mais qu’importe : chaque année, de nouveaux exemplaires peuvent être livrés aux clients.

Personne ne pourra interrompre la campagne 2013-2014 qui se prépare aujourd’hui.
Mais nous prions le Japon qu’il accepte de renoncer à ces pratiques indignes d’un pays aussi raffiné sur le plan culturel.
Doté d’un cerveau aussi complexe que le nôtre, le dauphin est un animal extraordinaire, qui a maintes fois sauvé des vies humaines. Ces créatures marines font preuve d’un comportement social harmonieux et complexe, mais aussi d’une grande sensibilité et d’altruisme.

Le Professeur Thomas White, auteur du livre « In Defense of Dolphins : The New Moral Frontier » a déclaré à leur propos : « La complexité intellectuelle, sociale et affective des cétacés atteint un niveau tel qu’il est impossible de ne pas les considérer comme d’authentiques « personnes », au sens juridique du terme. Chaque individu est différent d’un autre et chacun vit dans un contexte culturel et social qui lui est propre. A ce titre, dauphins, marsouins et baleines doivent être considérés désormais comme «non utilisables» par les humains. Il est, de ce fait, éthiquement indéfendable de tuer, blesser ou de garder ces êtres en captivité pour satisfaire nos besoins, qu’ils soient économiques ou alimentaires ».

Le whale-watching est la solution. A Mikura, à Toshima (qui a décaré les dauphins citoyens d’honneur de la ville), à Taiji même, on l’a l’ont compris. Les bénéfices des sorties en mer compensent rapidement le salaire du sang.
Certains ultra-nationalistes nostalgiques d’un Japon replié sur lui-même prétendent qu’il s’agit là d’une tradition nipponne, que nul n’a le droit de critiquer. Si ce pays a certes derrière lui un long passé baleinier, l’enfermement des dauphins en bassin est cependant une coutume née en Floride dès la fin des années 30, avec le soutien de la US Navy. La mode n’a touché l’archipel nippon qu’après la guerre 40, avec le base-ball et les hamburgers.

Et même s’agirait-il d’une tradition millénaire qu’il faudrait y renoncer, tant à Taiji qu’à Futo. Mais aussi en Norvège, aux Iles Féroë, en Islande. Les cétacés n’ont que faire de nos traditions ! Ils veulent juste vivre libres et heureux ! 

grind-2013Iles Féroë 2013

Jadis, les Romains se délectaient de voir des Chrétiens livrés aux lions. Brûler des sorcières en public fut une coutume très appréciée dans nos campagnes jusqu’au 17ième siècle. La décapitation d’un condamné, au petit matin, sous l’œil de fêtards avinés et ravis, fut un spectacle très couru  par le Tout Paris au 19ième siècle.

Aujourd’hui, la corrida vient d’être interdite en Catalogne (mais pas encore en France, hélas) . Les combats de chiens ou de coqs ne sont plus (en principe) tolérés en Belgique, et les sorcières n’on plus rien à craindre. Toutes ces pratiques étaient pourtant ancrées dans nos cultures mais nous avons du les abandonner. Pas sous la pression de quelque puissance étrangère. Tout simplement par éthique et par compassion.

Le Japon en serait-il dépourvu ?

Nous ne le croyons pas. Nous avons confiance dans la jeunesse du pays, très informée sur Internet. Pour eux, les dauphins ne sont plus des poissons qui respirent. Beaucoup de japonais adorent le whale-watching. Mais il est d’autres puissances, hélas, qui agissent dans l’ombre : les parcs marins paient bien.  Tant qu’ils réclameront du dauphin frais pour leurs geôles aquatiques, le massacre se perpétuera.
C’est donc au niveau de cette industrie et du gouvernement complice que les pressions doivent s’exercer pour qu’un jour, enfin, le Japon retrouve sa dignité.  Ainsi que les pays qui tolèrent encore des delphinariums sur leur territoire.

taiji-same-trick

Manifestation le 2/9 devant l’Ambassade du Japon, de 12h à 14h
https://www.facebook.com/events/496877660384668/

japan-demo-2012-taiji

Plus d’infos :

Le Jour du Dauphin Japonais à Bruxelles le 2/9/2013


http://www.dauphinlibre.be/japon.htm
http://savejapandolphins.org/take-action/frequently-asked-questions
http://savejapandolphins.org/take-action/sign-the-petition
http://saveearthsoceans.org/japanese-island-of-toshiba-makes-dolphins-citizens/
https://www.facebook.com/IzumiIshiiMarineTours

Images :
https://www.facebook.com/SeaShepherdCoveGuardiansOfficialPage

Taiji-smallest-tank-in-the-world

2 Réponses

  1. Suzanne Marion

    Horreur. Ce monde est une horreur. Parce que les hommes commettent toujours plus et plus d’atrocités, ne semblent jamais rassasiés de sang. Tant de cruauté, de barbarie, de vies innocentes torturée, massacrées, c’est odieux, insupportable, il faut arrêter tous ces massacres, comme l’on a combattu le nazisme, comme l’on combat TOUS LES FASCISMES !

    03/04/2014 à 14:40

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