Taiji, 12 septembre, les images du massacre
Sea Turns Red With Blood As Whales Are Butchered To Death In Japan
Un article de Charlotte Meredith
De nouvelles images clandestines extrêmement choquantes, réalisées par l’association Sea Shepherd, nous font découvrir les moments atroces où un groupe de globicéphales se fait massacrer dans la crique de Taiji au Japon.
Prises dans un piège sans issue, les pauvres créatures s’accrochent l’une à l’autre tandis qu’elles vivent leurs dernières heures ensemble avant d’être traînées à terre et tuées sans pitié.
Les animaux ont subi des heures de souffrance avant de succomber à une mort atroce, déclarent les témoins.
Les quelques cétacés restants ont été forcés de se baigner dans le sang des membres de leur famille. Des images horribles de la Sea Shepherd Conservation Society montrent des bébés nageant désespérément à côté des cadavres dépecés de leurs parents.
Le sang a commencé à s’échapper de la rive mortelle.
Un juvénile et un bébé s’attardent aux côtés de leur mère mourante.
Ces jeunes ne sont pas assez grands pour figurer dans la liste des quota et après plusieurs heures, ils ont été repoussés en mer pour s’y débrouiller par eux-mêmes.
Un total de 18 baleines pilotes a été abattu lors de cette chasse au rituel brutal et la probabilité que les jeunes cétacés abandonnés survivent est très mince.
La seule défense des dauphins adultes est de se débattre contre les rochers
dans l’espoir d’échapper à la torture.
Les baleines pilotes ont été traînées à terre et abattues.
Aujourd’hui, les groupes de protection des animaux ont réagi avec fureur à propos de ces scènes ignobles.
« Les chasses au rabattage sont incroyablement cruelles », a déclaré Clare Perry, responsable de la campagne cétacés de l’Agence d’investigation environnementale.
« Le fait de poursuivre ces malheureux, de les laisser une nuit dans la baie, sans nourriture ni espace, puis les abattre devant des membres de leur famille, défie le sens moral. La façon dont ils sont tués n’est pas conçue pour procurer une mort rapide. Elle vise simplement à diminuer la quantité de sang qui se déverse dans la crique», a-t-elle ajouté, concluant « C’est là une tragédie à bien des niveaux»,
Les animaux endurent des heures de souffrance avant de finalement succomber à une mort atroce
Les tueurs plongent dans l’eau afin de sélectionner les plus grands individus pour la boucherie.
Malgré l’interdiction de la Commission baleinière internationale sur la chasse commerciale depuis 1986, le Japon a continué à massacrer des baleines, après avoir obtenu une autorisation spéciale de l’Organisation des Nations Unies. Depuis cette date, le Japon a tué 14.000 d’entre elles.
Le pays continue à chasser la baleine sous le prétexte de mener des recherches scientifiques alors qu’il ne s’agit bel et bien que d’une cahsse comerciale à peine déguisée.
S’adressant à Huffington Post, Peta, le groupe de défense des animaux a déclaré que ces recherches et cette prétendue « tradition » sont tout simplement des excuses pour perpétrer le meurtre cruel de dauphins et de baleines dans un monde qui rejette une telle barbarie.
L’image obsédante des navires criminels rabattant leurs victimes
«Ces mammifères marins sont de paisibles animaux dotés d’une vie sociale complexe et d’une haute intelligence. Les massacrer est tout simplement ignoble. Le Japon ferait mieux de favoriser le whale-watching sur ses côtes que que de perpétuer des actes qui nous ramènent au temps obscurs de Moby Dick» a conclu Peta.
Cet enfant a trop lutté. Il se laisse mourir près des siens.
D’après l’article :
Sea turns red
Le rapport de Save Japan Dolphins
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Fier de vous, M. Shizo Abe,
Premier Ministre du Japon ?
Taiji, 12 septembre, premier massacre de globicéphales
12 septembre 2013
Pilot Whale Pod Couldn’t Evade Relentless Dolphin Hunters
Un article de Terran Baylor, Cove Monitor
Au début de ce mois, seuls des dauphins Tursiops ont été rabattus dans la Baie.
Cette espèce figure en tête de la liste d’achats de l’Industrie de la Captivité. « Aucun dauphin ne doit être tué pour sa viande pendant le mois de Septembre ». Telles étaient les termes d’un accord de base (minimal) conclu entre l’industrie internationale et les pêcheurs de dauphins de Taiji. L’Association Mondiale des Zoos et Aquariums (WAZA) avait signé cet accord, afin de pouvoir déclarer plus tard que leurs prises n’avaient pas été capturées dans une mer de sang.
Il est apparu cependant que la WAZA n’incluait pas les pertes collatérales de dauphins dans le processus de capture, tel ce bébé qui est mort pendant le trajet vers les enclos de dressage brutal il y a une semaine.
Cet accord ne couvre pas non plus les autres espèces de dauphins, comme nous avons pu le voir ce 12 septembre 2013.
A 6h45, nous pouvions déjà voir une ligne de bateaux de chasse encerclant un pod assez loin sur l’horizon. Trois heures plus tard, le troupeau avait été ramené près des côtes et avant 10h30, l’ensemble des victimes était rassemblé dans la crique. Un groupe de globicéphales venait d’être capturé. Une matriarche de très grande taille se tenait au milieu de cette famille, peut-être la grand-mère.
Les chasseurs de dauphins terminent généralement leur journée de travail avant 14 heures. Cela leur laisse le temps de commencer à sélectionner les globicéphales qui seront gardées en captivité et ceux qui seront abattus. Dans les deux cas, tous les cétacés sont rassemblés derrière un filet dans la baie. Des panneaux sont aussitôt mis en place indiquant que ces dauphinssont maintenant la propriété de l’Union des pêcheurs de Taiji. Inutile de tenter de rappeler ici que ces créatures furent d’abord des animaux sauvages menant leur propre vie. Une fois qu’elles ont été chassées sur de longues distances et poussées vers ce piège, ce ne sont plus désormais que la propriété des humains.
Le lendemain, le 12 septembre, fut ce qu’on appelle un jour «Red Cove».
A l’aube, les chasseurs de dauphins étaient déjà au travail. Cette fois, il n’y eut aucun processus de sélection pour la captivité, seulement des plongeurs manipulant le pod terrifié, épuisé et le poussant plus profondément à l’intérieur de la crique. Nous comprîmes aussitôt que ce jour serait un jour sanglant.
J’avais à mes côtés deux courageuses « Cove monitors », Melissa Thomson Esaia et Vickie Collins, au moment du massacre. Vickie Collins a pris toutes les photos. Elle a vraiment fait un excellent travail, d’autant que c’était là son premier jour de « baie sanglante » à Taiji et qu’il est très difficile de contrôler ses émotions face à un tel meurtre de masse.
Pilot Whale Slaughter – September 12th, 2013 from Melissa Thompson Esaia on Vimeo.
Les globicéphales sont extrêmement attachés à leur famille et très loyaux envers chacun de ses membres, bien plus encore que la plupart des autres dauphins. Durant la nuit, les cétacés sont restés serrés les uns contre les autres, créant un groupe soudé, dans l’espoir de garder leur famille en sécurité. Mais la sécurité est éphémère à Taiji pour les familles de dauphins, comme ils allaient l’apprendre rapidement.
Alors que les chasseurs et les plongeurs menaient des groupes du pod vers la zone d’abattage, un adolescent solitaire a réussi à franchir le filet. Il s’est dirigé vers la plage et le rivage rocheux, loin de sa famille. Un plongeur s’est emparé du globicéphale terrifié qui tentait de fuir au risque de s’échouer. Vickie a suivi toute la scène. Le fuyard a été brutalement ramené vers l’abattoir.
Un plongeur ramène un jeune globi effrayé et solitaire vers la baie de la mort.
Photo by Vickie Collins.
Debout au-dessus de la crique, nous pouvions entendre clairement ce qui ressemblait à des vagues s’écrasant de manière régulière sur le rivage. Cela n’avait pas de sens puisque la mer était très calme. Ensuite, ce fut très clair : ce bruit, c’était les queues des cétacés qui raclaient la paroi rocheuse pendant qu’on les tuaient lentement.
Souvent, j’ai entendu les caudales des dauphins frappant l’eau avec un «swap» rapide, mais ici, le bruit était constant et a duré pendant plusieurs minutes. Alors que l’eau de la Baie devenait rouge, vous pouviez voir les membres du pod nager dans le sang de leur propre famille.
Des barques venaient chercher les dauphins morts et les amenaient à un bateau en attente, auquel étaient fixées les lignes attachées à chaque queue. Puis le bateau partait livrer les corps vers un bâtiment situé sur le coin du port de Taiji. C’est là que les bouchers grossistes, qui travaillent dans d’autres locaux dans les environs, découpent et taillent la viande de cétacé pour la vente.
Comme tous les villages de pêcheurs, Taiji a un système de haut-parleurs, annonçant toutes sortes d’événements quotidiens. Peut-être était-ce à cause du mauvais temps ou du tsunami, mais aujourd’hui, un ami japonais m‘a traduit le message. Les haut-parleurs annonçaient que de la viande de baleine fraîche étaient disponibles et que les gens pouvaient venir la chercher avec leurs « coupons ». Des coupons pour la viande de baleine ?
La baie a finalement été débarrassée de ses filets. Il y restait encore six globicéphales, des juvéniles sans intérêt pour la boucherie. On nous a dit que les bateaux de chasse les reconduiraient vers le large.
Ce fut le premier massacre de la saison auquel aucun de nous ne s’attendait…
Le Plus grand “Jour du Dauphin Japonais” jamais réalisé !
5 septembre, 2013.
Un article de Laura Bridgeman
Wow ! Le Jour du Dauphin Japonais de cette année fut un succès retentissant !
Avec 117 événements et plus de 16.200 participants dans d’innombrables villes à travers le monde, ce fut certainement le plus grand et le meilleur JDD qu’on ait jamais connu !
Toute l’équipe de Save Japan Dolphins et de Dolphin Project souhaite adresser un immense MERCI à chaque organisateur de cet événement unique et aux participants qui ont travaillé dur pour faire de cette journée ce qu’elle fut : inspirante, positive, efficace.
Nous aimerions dire un super-grand merci à notre partenaire, Save Misty the Dolphin, qui a créé le nouveau site de la Journée du Dauphin Japonais et a aidé beaucoup d’entre vous à metre ces manifestations sur pied. Merci aussi d’avoir maintenu la pression médiatique sur ce grand jour. Vous trouverez sur cette page toutes les photos de cet évènement. Sauvez Misty, et vous les gars, que ça rock !
Ric O’Barry était à Taiji le 1er septembre dernier, rejoint par de nombreux militants japonais. Il a dit ceci à propos du JDD :
« Nous pouvons voir le changement qui se passe ici à Taiji et dans le reste du monde. Tout le mérite en revient aux efforts inlassables de milliers de militants incroyables à travers le monde, qui oeuvrent à faire de cette planète un lieu meilleur, plus sûr pour les dauphins. Sans vous tous, rien de tout cela ne serait arrivé. Ensemble, nous pouvons – et nous allons – mettre fin aux abus sur les dauphins !
Merci aussi à ceux qui nous ont aidé à faire passer le mot à propos du JDD, tels que la WDC et de nombreuses autres organisations. Je dirais donc qu’il est temps pour vous tous de prendre un temps de repos et de vous installer dans votre plus confortable fauteuil. Vous l’avez bien mérité ! »
Le Jour du dauphin Japonais à Bruxelles
Quelques photos prises au hasard de la manifestation du 2 septembre à Bruxelles. Que leurs auteurs ne m’en veuillent pas de ne pas citer mes sources, ni de ne pas livrer ici l’intégralité de leur reportage. Merci à tous d’avoir répondu présent à l’appel de Ric O’Barry, malgré ce lundi de rentrée.
Il faudra que l’Ambassade du Japon s’y fasse : nous serons là chaque année, à la même date, au même endroit, jusqu’à ce que ces chasses barbares et ces captures prennent fin.
Massacre à Taiji : saison 2013-2014
Chaque année, de septembre à mars, des dauphins sont poursuivis au large puis rabattus vers la côte à l’aide d’un mur de son créé par une trentaine de pêcheurs qui frappent sur des tiges de métal plongées dans l’eau. Terrifiés, assourdis, les cétacés sont regroupés dans les eaux peu profondes d’une petite baie que l’on referme derrière eux. La Baie de la Honte. La baie de Taiji.
Le chiffre souvent cité de 20.000 dauphins tués couvre en fait l’ensemble du territoire japonais. Cela concerne les provinces de Chiba, Hokkaido, Iwate, Miyagi, Okinawa, Shizuoka (Futo) et Wakayama (Taiji). Il s’agit du nombre de cétacés que l’on peut tuer, mais il y en a de moins en moins d’année en année, puisqu’on a trop tué ! Futo a donc mis en suspens les exportations pour les delphinariums massacre, mais dispose toujours d’autorisations pour massacrer.
Au terme d’une nuit de terreur et d’appels désespérés, les dauphins font l’objet d’un premier examen. On mesure, on estime, on choisit les sub-adultes en bonne santé à la peau claire sans cicatrice.
Les dauphins élus sont entourés de plongeurs qui les extraient de l’eau sans ménagement. Certains se noient dans les filets en tentant de résister, d’autres se laissent mourir ou se jettent contre les parois rocheuses, d’autres sont traînés par la caudale jusqu’à ce qu’ils n’aient plus de souffle.
Les plus « chanceux », enfin, sont amenés à la Dolphin Base, une annexe flottante du Taiji Whale Museum.
Ces enclos de planches, de filets et de tonneaux ne sont que la première étape de leur vie de captifs. Après avoir reçu une dose massive de calmants, les dauphins y subissent une période de « désensibilisation » et de dressage intensif, moment critique où l’animal n’a que deux options : soit il apprend à obéir aveuglément et à manger des cadavres de poissons, soit il crève de faim, d’épuisement et de désespoir.
Seuls les costauds s’en sortent. D’autres ne passent pas le test. Misty en 2010, petite delphine terrifiée dans une cuve minuscule, totalement seule, serrant dans son rostre un petite bouée jaune face aux parois de son bassin, nous montre ce qu’il advient des faibles et des malades…
Non loin, au même moment, les pêcheurs achèvent le travail.
Quelques dizaines de cétacés sont relâchés, mais dans conditions telles que ces libérations s’achèvent souvent par des échouages ou des noyades.
En novembre 2012, lors de la capture d’un petit pod de 8 dauphins de Risso, deux enfants, dont l’un non encore sevré, ont été rejetés dans les eaux noires pour y mourir de terreur et de faim. Leur mère et 3 membres de leur famille venaient d’être assassinés, tandis que les 3 derniers membres du pod étaient amenés à la Dolphin Base.
Les cétacés restés dans les filets sont destinés à l’abattoir. Il s’agit surtout des globicéphales ou de dauphins du Pacifique à flancs blancs, qui ne valent pas grand-chose sur le marché du delphinarium, car trop peu résistants à la vie en bassin. Beaucoup de cétacés sont massacrés dès la capture. Mais afin d’échapper au regard des observateurs, les bouchers opèrent désormais à l’ombre de tentes en plastique bleu, La méthode actuelle est habile, car elle limite les écoulements de sang et ne rend plus la mer toute rouge.
Les dauphins vivants sont fermement maintenus. On leur enfonce une longue tige en métal à l’arrière de la tête, à l’endroit supposé de leur tronc cérébral. La plaie est ensuite refermée avec un morceau de bois pour éviter que le sang ne se répande et que l’eau ne se colore en rouge. Un petit bouchon attaché au « tournevis » permet de récupérer l’outil s’il venait à se détacher.
Ce n’est qu’au bout d’une dizaine de minutes d’une agonie atroce que la victime finit enfin par expirer. 10 longues minutes de souffrance absolue. Selon le Dr. Butterworth , loin de mener à une mort rapide, cette méthode provoque une hémorragie importante, associée à une paralysie. L’agonie s’accompagne de suffocations et de tremblements, jusqu’à ce que la perte de sang finisse par venir à bout de la victime. Aucun abattoir dans un pays civilisé ne serait autorisé à infliger une tel traitement au bétail, si ce n’est peut-être les abattoirs industriels de type kasher ou halal, où l’égorgement sans étourdissement crée une situation assez similaire.
La chair de ces dauphins sera vendue aux supermarchés, aux restaurants, aux cantines scolaires ou à la boutique de souvenirs des delphinariums nippons. Elle servira aussi à fabriquer des croquettes pour chiens et des engrais agricoles. La viande de dauphin est pourtant hautement toxique et dangereuse à consommer, du fait que ce mammifère marin, placé au sommet de la chaîne alimentaire, accumule dans son corps une quantité importante de mercure et d’autres polluants, ainsi que des substances radioactives depuis le récent Tsunami. Mais elle se vend aussi de moins en moins bien. Ce qui fait tourner le commerce, ce sont les captures ! Et aussi, sans doute, la volonté délibérée d’en finir avec les dauphins et de laisser les poissons aux seuls pêcheurs. Un raisonnement stupide qui anime également le massacre des otaries aux USA ou celui des phoques en France, alors que la surpêche industrielle – dont le Japon est le champion pour ce qui est du thon ! – est bien évidemment la seule responsable de cette désertification des océans.
Bientôt, des agents des delphinariums venus du Japon, de Chine, de Singapour, d’Égypte, de Dubaï, des Emirats Arabes, des Philippines, de Thaïlande, du Vietnam, de Turquie, de Tunisie, d’Egypte, de Russie, d’Ukraine, de la République Dominicaine, du Mexique, ou de la Corée du Sud et du Nord, se pressent autour des bassins de dressage. Là encore, un dernier tri s’opère. Les plus beaux sujets valent beaucoup d’argent. Les autres resteront là, en attente, jusqu’à ce qu’ils meurent ou quelqu’un les achète à bas prix.
Sous l’oeil attentif des acquéreurs, les premiers hamacs s’envolent vers le ciel, suspendus à une grue puis jetés dans un camion. Direction : l’aéroport ou la route, vers les delphinariums locaux.
On se partage les billets entre dresseurs et pêcheurs, qui n’ont cessé de collaborer depuis le début de la chasse. Et sans doute le gouvernement touche-t-il son pourcentage…
Les prises de la saison 2009-2011 révèlent que la Chine reste l’importateur principal avec ses 17 dauphins achetés en 3 ans (2009, 2010, 2011). La République de Corée en a importé 17 et les Philippines 4 durant la même période. La Thailande a importé 11 dauphins, l’Arabie Saoudite, 4. L’Ukraine en a acquis 16, l’Egypte 4, la République de Géorgie 7, la Tunisie 5. Ces chiffres n’incluent pas les 9 dauphins importés en janvier 2012 par la Chine et le Vietnam.
En 2012-2013, 1.486 dauphins de 6 espèces différentes ont été débusqués au large puis rabattus dans la baie de Taiji, Japon. 899 d’entre eux furent tués de façon abominable. 340 furent rejetés en mer, dont deux jeunes dauphins de Risso non sevrés arrachés à leur mère et totalement incapables de survivre seuls. 247 furent gardés vivants pour les delphinariums dans les enclos de la Dolphin Base (Taiji Whale Museum) et dressés sommairement, en attendant d’être vendus.
Du 1er janvier 2013 au 1er juin 2013, un total estimé de 67 dauphins ont été soit exportés à l’étranger soit déportés vers des delphinariums nationaux. 53 cétacés furent envoyés à 3 pays : la Chine, la Corée du Sud et la Russie. La Chine a acheté 30 dauphins : 15 Tursiops, 7 dauphins à flancs blancs, 2 dauphins de Risso et 4 cétacés d’espèces no déterminées. La Russie a reçu 4 Tursiops et la Corée du Sud au mois 2. Pour ce qui est des transferts à l’intérieur du Japon 27 grands dauphins, 2 dauphins du pacifique à flancs blancs et de 2 dauphins tachetés pantropicaux ont été achetés par des aquariums japonais. Le sort des dauphins non vendus sur le lot des 247 individus capturés reste à ce jour inconnu.
Dauphins de Taiji en Egypte (Photo Lincoln O’Barry)
La Chine et le marché intérieur restent donc les principaux clients. Il faut dire que le Japon est sans doute le pays qui compte le plus de delphinariums au kilomètre carré ! Ses bassins sont minuscules et sommairement aménagés, la reproduction en captivité inexistante (sauf pour les orques, plus rares), le taux de survie réduit, mais qu’importe : chaque année, de nouveaux exemplaires peuvent être livrés aux clients.
Personne ne pourra interrompre la campagne 2013-2014 qui se prépare aujourd’hui.
Mais nous prions le Japon qu’il accepte de renoncer à ces pratiques indignes d’un pays aussi raffiné sur le plan culturel.
Doté d’un cerveau aussi complexe que le nôtre, le dauphin est un animal extraordinaire, qui a maintes fois sauvé des vies humaines. Ces créatures marines font preuve d’un comportement social harmonieux et complexe, mais aussi d’une grande sensibilité et d’altruisme.
Le Professeur Thomas White, auteur du livre « In Defense of Dolphins : The New Moral Frontier » a déclaré à leur propos : « La complexité intellectuelle, sociale et affective des cétacés atteint un niveau tel qu’il est impossible de ne pas les considérer comme d’authentiques « personnes », au sens juridique du terme. Chaque individu est différent d’un autre et chacun vit dans un contexte culturel et social qui lui est propre. A ce titre, dauphins, marsouins et baleines doivent être considérés désormais comme «non utilisables» par les humains. Il est, de ce fait, éthiquement indéfendable de tuer, blesser ou de garder ces êtres en captivité pour satisfaire nos besoins, qu’ils soient économiques ou alimentaires ».
Le whale-watching est la solution. A Mikura, à Toshima (qui a décaré les dauphins citoyens d’honneur de la ville), à Taiji même, on l’a l’ont compris. Les bénéfices des sorties en mer compensent rapidement le salaire du sang.
Certains ultra-nationalistes nostalgiques d’un Japon replié sur lui-même prétendent qu’il s’agit là d’une tradition nipponne, que nul n’a le droit de critiquer. Si ce pays a certes derrière lui un long passé baleinier, l’enfermement des dauphins en bassin est cependant une coutume née en Floride dès la fin des années 30, avec le soutien de la US Navy. La mode n’a touché l’archipel nippon qu’après la guerre 40, avec le base-ball et les hamburgers.
Et même s’agirait-il d’une tradition millénaire qu’il faudrait y renoncer, tant à Taiji qu’à Futo. Mais aussi en Norvège, aux Iles Féroë, en Islande. Les cétacés n’ont que faire de nos traditions ! Ils veulent juste vivre libres et heureux !
Jadis, les Romains se délectaient de voir des Chrétiens livrés aux lions. Brûler des sorcières en public fut une coutume très appréciée dans nos campagnes jusqu’au 17ième siècle. La décapitation d’un condamné, au petit matin, sous l’œil de fêtards avinés et ravis, fut un spectacle très couru par le Tout Paris au 19ième siècle.
Aujourd’hui, la corrida vient d’être interdite en Catalogne (mais pas encore en France, hélas) . Les combats de chiens ou de coqs ne sont plus (en principe) tolérés en Belgique, et les sorcières n’on plus rien à craindre. Toutes ces pratiques étaient pourtant ancrées dans nos cultures mais nous avons du les abandonner. Pas sous la pression de quelque puissance étrangère. Tout simplement par éthique et par compassion.
Le Japon en serait-il dépourvu ?
Nous ne le croyons pas. Nous avons confiance dans la jeunesse du pays, très informée sur Internet. Pour eux, les dauphins ne sont plus des poissons qui respirent. Beaucoup de japonais adorent le whale-watching. Mais il est d’autres puissances, hélas, qui agissent dans l’ombre : les parcs marins paient bien. Tant qu’ils réclameront du dauphin frais pour leurs geôles aquatiques, le massacre se perpétuera.
C’est donc au niveau de cette industrie et du gouvernement complice que les pressions doivent s’exercer pour qu’un jour, enfin, le Japon retrouve sa dignité. Ainsi que les pays qui tolèrent encore des delphinariums sur leur territoire.
Manifestation le 2/9 devant l’Ambassade du Japon, de 12h à 14h
https://www.facebook.com/events/496877660384668/
Plus d’infos :
http://www.dauphinlibre.be/japon.htm
http://savejapandolphins.org/take-action/frequently-asked-questions
http://savejapandolphins.org/take-action/sign-the-petition
http://saveearthsoceans.org/japanese-island-of-toshiba-makes-dolphins-citizens/
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Images :
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